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Page:Bremer - La vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 3.djvu/267

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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

Le lendemain matin nous vit, madame Howland et moi, à bord d’un bateau à vapeur avec destination de Savannah. C’était une belle matinée de mai. Au moment où nous allions partir, madame Holbrook, un bouquet à la main, et quelques autres amies se trouvèrent sur le rivage. Quelle agréable et amicale surprise !

Me voici maintenant, après une course de plaisir sur la rivière, de retour en ville, au milieu d’anciens amis, bons, cordiaux, hospitaliers comme par le passé, M. et madame Tefft, madame Burrows et autres ; tous me disent que je suis rajeunie, et l’attribuent à l’Amérique. Mais je sais à qui j’en suis redevable, et les engage à faire le voyage de Cuba s’ils veulent ne pas vieillir.

J’ai trouvé la famille Mac Intosh en grand deuil d’une fille et sœur bien-aimée, morte l’automne dernier. Le colonel et sa fille cadette, pleine d’âme et charmante, nous accompagneront en Floride, où ils vont faire visite au fils et frère aîné qui s’y est établi et marié. Au retour, je visiterai la plantation de M. Cooper sur l’Altamaha ; j’y verrai, dit-on, l’idéal de la vie des plantations dans les États à esclaves.

Nous partirons après-demain sur un joli petit bateau à vapeur tout neuf, le Magnolia, pour remonter le Saint-John aussi loin que possible, c’est-à-dire jusqu’au lac Munroë.

Mademoiselle Dix, que le hasard amène à Savannah, ayant également le désir de voir la Floride, s’est jointe à notre petite compagnie. Le temps est magnifique, la lune dans son plein ; je me sens toute disposée à voyager, à voir la fleur des États du Sud, la contrée dont l’air doux et balsamique fit croire aux Espagnols que la source d’une éternelle jeunesse y était cachée.