Page:Brizey-Fradin - Essai sur la tolérance politique et religieuse.pdf/10

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’inégalité des conditions, la différence nécessaire entre les agens des travaux et ceux qui les dirigent ; celle entre le magistrat et le simple citoyen sont la base de l’harmonie du corps social.

Il nous reste à développer les conséquences résultantes de la propagation de ce systême.

La première est une division opérée parmi des citoyens qui n’avoient d’abord qu’un même but, un même intérêt. Depuis la fatale journée du 31 mai, il s’est formé une ligne de démarcation entre les partisans de la démagogie et ceux d’une sage indépendance ; d’un côté, est la flamme qui dévore ; de l’autre, est le feu qui vivifie et conserve ; ici, c’est un groupe ennemi de tout systême qui n’est pas le sien ; là, se trouve cette masse qui constitue le peuple, le vaste dépôt des talens, l’amour de l’ordre, la subordination, ce grand état moyen où ne sont ni les corrupteurs, ni les êtres corrompus.

Les amis de l’égalité politique pouvoient-ils oublier le sort des victimes et celui des proscrits du 31 mai ! Ce ne fut point seulement contre les privilégiés que fut dirigé le fléau. Il frappa particulièrement les plébéïens, les amis de l’indépendance.