Page:Broglie - Souvenirs, 1785-1817.djvu/167

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Ils vivaient alors en assez bonne intelligence. J’accompagnai le général Dorsenne en qualité de secrétaire général ; Frochot accompagna M. Dudon. Nous voyagions ensemble dans un bon cabriolet attelé de deux excellentes mules.

Nous traversâmes les provinces dé Médina del Rioseco et de Palencia, pays fertiles, mais entièrement plats, sans eaux, sans bois, sans la moindre trace de verdure, et nous atteignîmes ainsi le royaume de Léon. Là, l’aspect est très différent. C’est le théâtre de la Diane de Montemayor. La plaine de Léon, arrosée par l’Ezla et par un grand nombre de cours d’eau, descendant des montagnes des Asturies et de Galice, entrecoupée de hauteurs et de vallons, sillonnée par les avenues qui bordent les cours d’eau, offre un coup d’œil très riant et très varié.

Notre excursion s’étendit jusqu’à l’entrée des gorges des Asturies, mais nous ne les traversâmes point ; on n’y peut guère pénétrer qu’à cheval ; on courait risque d’être canardé par les insurgés, et de perdre des hommes sans utilité ; peut-être même on aurait été bloqué, et il aurait fallu se rouvrir le chemin de vive force.

Ces gorges des Asturies me rappelaient les pre-