conservation, donna des ordres stricts pour que personne ne fût admis que sur permission expresse du roi ou de l’administration française, et pourvut ainsi au plus pressé.
J’employai pour ma part ce peu d’heures à fureter, et je tombai, tout à coup, sur un petit manuscrit barbouillé et déchiré, dans un état pitoyable, et portant pour titre :
« Breves memorias de las vidas y tragicas muertes de don Carlos, principe de Asturias, hijo de Felipe II, rey de España, y doña Isabel de Valois, princesa de Francia, muger de dicho Felipe II. »
Je crus avoir trouvé un vrai trésor. Un tel manuscrit dans un tel lieu, le compte rendu d’un tel événement, apparemment tel qu’il s’était passé, puisqu’on avait pris soin de l’enfouir dans l’arche sainte des iniquités de la monarchie, quel coup de fortune ! J’allais donc enfin savoir le mot de cette mystérieuse et lugubre énigme. Mais le temps pressait le général Dorsenne, peu curieux de pareilles misères, faisait sonner le boute-selle. On ne restait en arrière de cinquante pas qu’au péril de la vie. Je m’entendis avec le gardien des archives, fort content d’être remis sur pied, et qui, d’ailleurs, n’avait rien à nous refuser. Il me