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vainqueur de Berghen et de Corbach ; je ne garantis pas l’anecdote et j’espère qu’elle n’est pas vraie.

J’ai conservé en revanche un souvenir très distinct de nos voyages à Saint-Rémy en Franche-Comté. Ma mère nous y conduisait chaque année, mes sœurs et moi notre arrière-grand’mère madame de Rosen nous y recevait avec bonté. J’ai également conservé un souvenir très distinct des deux voyages que j’ai faits à Strasbourg avec mon père. Son uniforme de colonel, blanc avec des revers violets est très présent à mon esprit. Au second voyage, devenu maréchal de camp, il portait un nouvel uniforme bleu et or.

Vers ce temps, ou à peu près, je fus inoculé. C’était au début de la méthode. Les esprits étaient fort partagés, et non peut-être sans quelque raison sur son utilité et sur son danger ; le parti que prirent à ce sujet mes parents fut considéré, ainsi que je l’ai appris depuis, comme une conséquence de leur inclination vers les idées nouvelles ; on les blâma fort, je suppose, d’avoir exposé dans ma personne l’héritier de la branche aînée.

En 1789, mon père ayant été député à l’Assem-