blée constituante par la noblesse du bailliage de Colmar, mes parents quittèrent l’hôtel de Broglie et s’établirent dans une petite maison, rue de Bourgogne. On trouvera dans mes papiers une collection assez complète de cahiers, notes et renseignements remis à mon père dans l’intérêt de la province d’Alsace.
Je n’ai conservé aucun souvenir des événements du 14 juillet, bien que j’aie encore devant les yeux une gravure coloriée de la prise de la Bastille que ma bonne m’avait donnée. Je n’ai par conséquent conservé aucun souvenir des divers événements qui ont déterminé l’appel de mon grand-père au commandement de l’armée rassemblée aux environs de Versailles, et son éloignement de France, son émigration si l’on veut, qui en fut la conséquence. « Le maréchal de Broglie, dit M. Alex. de Lameth, fut informé par son fils le Prince de Broglie et par moi que M. le Prince de Condé, alors directeur du conseil, et toujours fidèle à l’inimitié qui régnait entre eux depuis la guerre de sept ans, l’avait désigné pour ce commandement. Le calcul du Prince était simple. Si ces mesures présentaient du danger, elles retomberaient sur le maréchal, qui, seul alors restait compromis ; si au contraire elles