Page:Broglie - Souvenirs, 1785-1817.djvu/227

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lui mettait sur le dos un uniforme vert ; c’était pour l’empereur Alexandre un excellent soldat, prêt à tout, propre à tout, ne regrettant rien, ne songeant qu’à vivre et à mourir sous son drapeau.

Hélas, pauvre pays !

Dans le courant du mois de mars, l’empereur, après avoir, avec une activité vraiment merveilleuse, remis sur pied une armée de cinq cent mille hommes, rappela de Vienne M. Otto. M. de Narbonne fut choisi pour le remplacer. Sur la demande expresse et instante du nouvel ambassadeur, je reçus ordre de me rendre auprès de lui. Je partis. Je fis mes adieux à mes amis, en leur promettant de saisir la première occasion pour les venir voir, dussé-je ne rester qu’un jour à Cracovie ; j’ai tenu parole.

J’arrivai dans les premiers jours d’avril à Vienne. M. de Narbonne y était installé. Il était accompagné de ses trois aides de camp, Castellane, Tiburce Sébastiani, et Fernand de Chabot. Charles de Montigny, fils adoptif de M. de Jaucourt, était attaché à son ambassade ; il avait conservé tout l’établissement de M. Otto ; mais ne lui laissait que les affaires de chancellerie ; je fus exclusivement chargé des affaires politiques.