Page:Broglie - Souvenirs, 1785-1817.djvu/92

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assez complaisant envers eux, je n’éprouvais aucune inquiétude.

Mon devoir était de prendre en main l’administration civile du pays, de me placer à la tête des autorités diverses préposées à cette administration et de m’entendre avec elle sur la gestion de chaque partie du service public ; je devais faire rentrer toutes les contributions ordinaires ou extraordinaires, en verser le produit dans la caisse de l’armée, sauf à retenir la somme indispensablement nécessaire à la marche des affaires ; correspondre enfin régulièrement avec l’intendant général de l’armée et l’administrateur général des finances. C’était beaucoup de responsabilité pour un jeune homme aussi inexpérimenté que je l’étais à cette époque, mais c’était aussi un exercice salutaire des qualités viriles : l’activité, la prévoyance, la décision, la fermeté, l’attention de chaque jour à chaque chose.

Je ne crois pas m’en être absolument mal tiré ; je n’ai, du moins, eu qu’une très faible part dans les réprimandes que M. Daru n’épargnait pas à ses jeunes collaborateurs. Il est vrai qu’elles n’atteignaient d’ordinaire que ceux qui venaient les chercher à Vienne, par un motif quelconque, ennui,