Page:Broglie - Souvenirs, 1818-1827.djvu/127

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— Ah oui, m’a-t-il répondu avec un profond soupir.

C’est comme un souvenir romanesque, comme le regret de la jeunesse et de l’amour, pour tous ces gens à qui Bonaparte avait ouvert des perspectives si éclatantes et si inattendues.

Depuis quinze jours, le ministère traîne l’affaire de la loi. On l’a fait voir à M. de Richelieu, à M. Lainé, à M. Dambray ; on l’a discuté avec les royalistes ; en attendant, l’orage va grossissant contre tout ce qui sera proposé. M. Decazes a envoyé chercher Victor, pour lui soumettre un dernier projet que Victor n’a pas trouvé bon. On a retranché l’abaissement de l’âge ; on dit que c’est à cause de M. Guizot. »


« 13 février.

» J’ai vu, l’autre jour, le cabinet de M. Denon. Il y a des figures de Bonaparte, de toute espèce, jeune, vieux, gras, maigre. Cette figure est quelquefois très belle et très antique. M. Denon me disait d’un air attendri : L’empereur avait les yeux les plus ravissants, les plus séduisants, les plus caressants ; il caressait avec ses yeux. C’est encore un homme