Page:Brongniart - Plans du Palais de la Bourse de Paris et du cimetière Mont-Louis.djvu/20

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Il a construit, dans l’École Militaire, le corps-de-logis où est le manége, et celui qui lui correspond à l’ouest.

Outre ces nombreux travaux de pure architecture, M. Brongniart en a fait beaucoup d’autres, qui sont relatifs à l’art de donner aux meubles des formes agréables et commodes, et de composer les ornements qui doivent décorer les meubles et les monuments. Cet art, qui n’a encore ni nom particulier, ni artiste qui s’en occupe exclusivement, est, par les qualités et les études qu’il exige, par les occasions fréquentes de l’appliquer, une dépendance immédiate de l’architecture. Tous ceux qui s’y sont distingués étoient des architectes. Non-seulement cet art ne trouve pas, comme la peinture et la sculpture, tous ses modèles dans la nature, mais il n’a pas même, comme l’architecture, de règles et de préceptes clairement établis ; le goût, cette qualité si vague dans ses définitions, et cependant si généralement reconnue dans ses applications, est presque son seul guide.

M. Brongniart a donné beaucoup de dessins de meubles, tant à des fabricants particuliers qu’au Garde-Meuble de la Couronne, auquel il étoit attaché en qualité d’inspecteur.

Il a composé, surtout pour la Manufacture impériale de porcelaine de Sèvres, un grand nombre de formes et de décorations. Quoiqu’il n’ait pas été le seul qui ait fait des dessins pour cet établissement, il a puissamment contribué à épurer les formes et le style des décorations, ainsi qu’on a pu le remarquer depuis environ douze ans.

Ces espèces de travaux paroissent très-peu importants en comparaison des sujets imposants sur lesquels s’exerce le talent de l’architecte ; cependant l’art qui les produit a, plus que tous les autres, un très-grand obstacle à surmonter, c’est la mode, cette cause destructive du goût et de tout ce qui est bon dans les arts, parce que la mode est le désir de changer, et de changer perpétuellement. Les belles choses, au contraire, sont nécessairement limitées, et quand la courte série des bonnes formes est épuisée, on ne peut plus changer qu’en prenant les mauvaises ; il faut, pour résister à cette funeste et trop puissante influence, une sorte de fermeté de principe et d’indépendance du public, que M. Brongniart trouvoit dans son caractère et dans celui de l’administration de la Manufacture de Sèvres.

Telle est la liste des principaux travaux de M. Brongniart. Ce n’est pas à nous à déterminer la part de gloire qu’il doit en recueillir, ni à décider si ces travaux paroîtront assez importants ou assez remarquables pour faire naître le désir d’avoir quelques renseignements sur le caractère et