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Page:Brontë - Les Hauts de Hurle-Vent, 1946.djvu/278

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lui dit de venir, et ils remontèrent le parc à pied ensemble, tandis que j’allais en avant avertir les domestiques.

— Maintenant, ma chérie, dit Mr Linton en s’adressant à sa fille quand ils s’arrêtèrent au bas des marches du perron, n’oublie pas que ton cousin n’est ni aussi fort ni aussi joyeux que toi, et qu’il vient de perdre sa mère tout récemment ; ne t’attends donc pas à le voir jouer et courir avec toi dès aujourd’hui. Ne le fatigue pas en parlant trop ; laisse-le tranquille ce soir au moins, veux-tu ?

— Oui, oui, papa, répondit Catherine. Mais je voudrais bien le voir il n’a pas mis une seule fois la tête à la portière.

La voiture s’arrêta. Le dormeur fut réveillé et déposé à terre par son oncle.

— Voici ta cousine Cathy, Linton, dit Edgar en mettant leurs petites mains l’une dans l’autre. Elle t’aime déjà beaucoup ; aie soin de ne pas la chagriner ce soir en pleurant. Tâche d’être gai à présent. Le voyage est terminé et tu n’as plus qu’à te reposer et à t’amuser comme tu l’entendras.

— Laissez-moi aller me coucher, alors, répondit le jeune garçon en se dérobant aux embrassades de Catherine ; et il porta la main à ses yeux pour essuyer les larmes qui s’y formaient.

— Voyons, voyons, il faut être bien sage, lui dis-je tout bas en l’introduisant dans la maison. Vous allez la faire pleurer aussi… voyez comme elle compatit à votre peine !

Je ne sais si c’était par compassion pour lui, mais le fait est que sa cousine faisait une aussi triste figure que lui-même. Elle retourna près de son père. Tous trois entrèrent et montèrent dans la bibliothèque, où le thé