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F. — Conclusion


Pour connaître un correcteur et savoir l’apprécier, il est une foule d’éléments qui s’imposent : il faut tenir compte de la nature du travail, des difficultés que présente la copie, de l’érudition indispensable pour mener l’œuvre à bonne fin ; il est nécessaire de connaître les conditions de temps, de lieu dans lesquelles la correction a été exécutée ; il est bon aussi de juger la valeur des compositeurs qui ont exécuté le travail, de s’assurer du soin plus ou moins grand qu’ils ont apporté à l’exécution des corrections de leurs épreuves ; enfin, il est indispensable d’examiner le bien-fondé des rectifications marquées par le correcteur, aussi bien celui de premières que celui de secondes, et de s’inquiéter de l’entêtement d’un client, et parfois d’un collègue correcteur, à voir une faute là où il n’y en a pas.

Ce n’est point au surplus, en un jour, ni même en une semaine, sur un labeur bien déterminé que l’on peut juger de la valeur d’un correcteur. Il importe d’accorder au nouveau venu le temps matériel de se libérer des usages, des erreurs, parfois même des entraves dont sa situation précédente l’a comme emprisonné ; une étude approfondie de méthodes nouvelles lui est nécessaire ; et, pour donner sa pleine mesure, une connaissance complète du matériel et des ressources typographiques de la Maison lui est indispensable.

Le maître imprimeur ne saurait omettre une seule de ces considérations dans le jugement qu’il porte sur la valeur de ses correcteurs.