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par le monde, beaucoup d’autres exemples de ces fantaisies singulières, qui, à notre sens — et beaucoup jugeront de même, — ne prouvent pas grand’chose, sinon qu’avec du temps, de la patience et du goût, on arrive à vaincre les plus grandes difficultés.

2. Bien que la division soit nécessaire, son usage ne doit cependant pas être trop fréquent ni trop répété.

Une règle que l’on peut déclarer excellente, et qui a été admise par la plupart des manuels typographiques (sinon par tous), tolère trois divisions successives en fin de ligne et conseille d’éviter une quatrième division ; une légère modification de l’espacement permet fréquemment, en effet, après un remaniement de peu d’importance, de supprimer l’une des quatre divisions.

Donc, jamais quatre divisions.

3. Mais comment diviser les mots ?

Il y a deux sortes de divisions : la division étymologique, et la division syllabique ou d’épellation.

Les mots de la langue française proviennent de sources diverses. Les principales sont : le latin, le celtique, le germain, pour les noms d’origine populaire, au nombre d’environ 12.000 (sur 32.000), d’après le Dictionnaire de l’Académie française (édition de 1878) ; le latin, le grec, les langues étrangères (allemand, espagnol, italien, anglais ou autres langues moins importantes, telles l’arabe), pour les noms d’origine savante, scientifique, que l’on évalue à 20.000 environ.

À ces éléments primitifs il faut joindre les mots nouveaux introduits en français par la composition et la dérivation, tirés de noms existant déjà dans notre langue, ou créés souvent sans aucun souci des règles qui ont présidé à la formation de la langue française, pour satisfaire aux besoins modernes de notre existence.

L’étymologie est l’explication du sens propre des mots, et on arrive à ce sens propre des mots par l’étude des divers éléments dont ils sont composés. Ces divers éléments sont : la racine et les affixes.

On appelle racine l’élément primitif d’un mot, la syllabe qui représente l’idée originelle : on a ainsi pour racines : mort dans mortel, fin dans définir.

Les affixes, qui se divisent en préfixes (particules précédant le radical : dans finir) et en suffixes (particules suivant le radical : ir, dans définir), sont les éléments qui s’ajoutent au radical pour en modifier le sens et former des mots nouveaux.

4. La division étymologique, c’est-à-dire la division faite avec le secours de l’étymologie, consiste dès lors à séparer, à diviser les mots français d’après les noms d’origine étrangère qui les composent, en tenant compte des racines et des affixes.