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les étoiles

cules latines R, S, Z : la première variable découverte dans la constellation du Cygne a été appelée R Cygni ; la seconde S Cygni, etc. ; quand on a épuisé pour une constellation la suite des lettres R à Z, on emploie 2 lettres dans l’ordre RR RS,.. RZ, SS à SZ,.. ZZ, puis AA à AZ, BB à BZ, etc. Ces désignations sont fixées définitivement par les soins de la Commission des Variables de l’Astronomische Gesellschaft.

Classification et statistique. — L’élément essentiel de l’étude d’une étoile variable est ce qu’on appelle sa courbe de lumière, c’est-à-dire la courbe qui représente sa magnitude en fonction du temps. Elle est déterminée par une série de mesures photométriques, qui peuvent être faites par n’importe quelle méthode. Les plus précises sont actuellement celles qui sont faites par les méthodes photo-électriques : mais on obtient souvent des courbes de lumière très suffisamment précises par des observations visuelles, lorsqu’on peut comparer la variable à étudier à des étoiles fixes voisines dont les magnitudes ont été au préalable bien déterminées. De telles comparaisons sont parfaitement accessibles aux amateurs ne disposant que de petits instruments : aussi l’étude des étoiles variables est-elle un des domaines de l’Astronomie où les amateurs ont rendu et rendront encore le plus de services.

Les étoiles variables se divisent en 2 grands groupes, suivant que les fluctuations de l’éclat se reproduisent périodiquement à peu près identiques à elles-mêmes ou non. Celles dont les variations ne laissent apparaître aucune période sont dites des variables irrégulières : on les a réparties en différentes classes, suivant la forme des accidents de la courbe de lumière. Les courbes sont complexes, et les séparations entre les classes souvent incertaines : pour ne pas trop allonger notre exposé, nous laisserons de côté ces variables, et nous n’étudierons que les variables périodiques.

Lorsqu’on dresse le tableau des périodes de toutes les variables périodiques connues, on constate qu’elles se séparent en 2 groupes distincts, par le fait qu’il y en a très peu qui soient comprises entre 45 et 90 jours. Les étoiles à période supérieure à 90 jours forment la classe des variables à longue période ; les 3/4 d’entre