Aller au contenu

Page:Bruhat - Les Étoiles, 1939.djvu/29

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
17
la photométrie stellaire

M2 − M1 = 20,8 correspond, d’après la formule de Pogson log I1/I2 = 0,4 (M2 − M1) = 8,3, un rapport d’intensités I1/I2 = 2.108. On voit quelle est l’extraordinaire étendue de l’échelle des intensités lumineuses des étoiles ; signalons que le Soleil, avec sa magnitude absolue M = +4,85, se trouve à peu près au milieu de l’échelle : environ 18 000 fois moins lumineux que Rigel, il est 11 000 fois plus lumineux que les étoiles de magnitude absolue M = 15.

Photométrie visuelle

Principe des méthodes de mesure. — Les anciens observateurs estimaient simplement, par comparaison directe, les grandeurs des étoiles : Herschel au xviiie siècle et Argelander au xixe siècle ont systématisé cette comparaison en employant ce qu’on appelle la méthode des degrés. Elle consiste, étant donné dans le Ciel un groupe d’étoiles voisines et d’éclats peu différents, à les ranger par ordre d’éclat décroissant, et à évaluer l’importance des différences d’éclat entre deux étoiles consécutives de cette suite : on dit que cette différence vaut un degré deux degrés ou trois degrés suivant qu’elle est plus ou moins facilement perceptible.

Cette méthode est encore conservée comme méthode d’interpolation : si la suite des étoiles examinées comporte à ses deux extrémités des étoiles dont les magnitudes ne diffèrent pas de plus d’une unité et sont connues par les catalogues photométriques, les magnitudes des étoiles intermédiaires peuvent être assez facilement évaluées avec une erreur n’excédant pas 0,1. La méthode a l’avantage d’être rapide, et de pouvoir être employée par les amateurs ne disposant pas de photomètres ; elle est à recommander en particulier pour l’étude des étoiles variables, lorsqu’on peut trouver à leur voisinage des étoiles fixes de comparaison convenables.

Lorsque les différences de magnitude dépassent 0,5, l’œil devient incapable d’apprécier leur importance : il faut de toute nécessité recourir à une mesure photométrique régulière, c’est-à-dire affaiblir l’image la plus brillante pour l’amener à être identique à l’autre, en opérant la réduction au moyen d’un