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les étoiles

rapports des éclairements de la plaque sont égaux aux rapports des surfaces d’objectif employées, à condition que la surface impressionnée de la plaque soit toujours la même. On réalise cette dernière condition en employant comme écran une grille, placée sur l’objectif, dont les barreaux sont assez fins et assez rapprochés pour que la petite tache A1B1 (fig. 6) conserve un noircissement uniforme ; on utilise aussi comme écrans des tissus de mousseline, pour lesquels on a déterminé, par une mesure de photométrie visuelle, le rapport de la surface qu’ils laissent libre entre leurs mailles à la surface totale.

Photométrie focale. — La photométrie extrafocale exige la prise de clichés spéciaux, et ne permet pas la mesure des étoiles les plus faibles que permet d’atteindre l’instrument employé, puisqu’il faut impressionner une surface relativement grande de la plaque. On a donc cherché à obtenir directement les estimations de magnitude sur les plaques ordinaires de la photographie du Ciel, prises au foyer de l’objectif. Cette estimation est possible parce que, même pour une mise au point parfaite, les étoiles donnent sur la plaque photographique des images qui ne sont pas ponctuelles ; comme on le voit sur les planches IX et XV, ces images sont des taches, grossièrement circulaires, de diamètre d’autant plus grand que l’étoile est plus brillante. Les causes de ce phénomène sont multiples : il dépend de la diffraction, des défauts et des aberrations de l’objectif, des réflexions multiples entre les surfaces de l’objectif ou entre celles de la plaque, et surtout de l’irradiation photographique, c’est-à-dire de la diffusion de la lumière et des actions chimiques dans la plaque sensible. La complexité du phénomène n’a pas permis de le représenter par une loi simple : mais, pour une plaque donnée, les diamètres sont une fonction régulièrement croissante de l’éclat, et la relation entre la magnitude et le diamètre, , peut être représentée par une courbe qu’il est facile de tracer si le cliché contient un certain nombre d’étoiles de magnitude connue. Les diamètres, qui atteignent dans certains cas un demi-millimètre, peuvent être mesurés avec assez de précision pour que la courbe permette d’en déduire les magnitudes avec une erreur inférieure à 0,1.