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Page:Brumoy - Le Théâtre des Grecs (1763) - Tome 1.djvu/274

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250 ŒDIPE.

sauvez-nous. La prudence des sages, tels que vous, est supérieure aux événemens. Hâtez-vous donc, ô le meilleur des Rois, hâtez-vous de sauver Thébes. Rendez-lui son ancien éclat, & souvenez-vous de l’obligation que vous imposent vos premiers bienfaits. Libérateur de cette contrée, ce beau titre ne s’effacera-t-il point des cœurs de vos sujets, si déjà délivrés par vos soins ils font replongés dans de plus grands malheurs ? Encore une fois. Seigneur, sauvez-nous. Rappelez cette prudence qui nous a gouvernés sous de plus heureux auspices, soyez toujours semblable à vous-même, & songez que si le Ciel vous conserve pour régner encore sur ces climats, un Royaume dépouillé de citoyens est un bien aussi inutile pour un Roi, qu’une forteresse sans soldats, & un vaisseau sans matelots.

                   Œdipe.
  • Déplorables enfans, je n’ignore pas

vos douleurs, oui, Thébains, votre triste situation ne m’est que trop connue. Tout


  • Œdipe parle en cet endroit non-seulement

aux enfans, mais aux Sacrificateurs & au peuple. Il parle en père, c’est pourquoi il se sert du terme ??????? qui d’ailleurs s’attribue aux hommes aussi-bien qu’aux enfans.