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MUSIQUES D’HIER ET DE DEMAIN

ces mots qu’il n’est pas inutile de reproduire ici : « Oh ! ma patrie allemande, combien je dois t’aimer, combien je dois m’exalter pour toi ! Combien je dois aimer le peuple allemand, qui, aujourd’hui encore, croit au merveilleux de la plus naïve légende, qui, aujourd’hui encore, en sa virilité, éprouve les doux, les mystérieux frissons qui firent tressaillir son cœur pendant sa jeunesse ! Ah ! l’aimable rêverie allemande ! Quel bonheur j’éprouve à être Allemand ! »

Donc, il faut y revenir, nul n’a pu se soustraire à l’influence wagnérienne. Producteurs et spectateurs se sont mis d’accord — une fois n’est pas coutume — pour admirer et profiter. Dans les pays qui chantent encore : l’Italie, la France, la Russie, la Norvège, l’Allemagne, cette influence a eu des résultats assez différents. En Allemagne, Wagner, ogre et géant, a presque dévoré, anéanti tout ce qui essayait de naître. (Je reste, bien entendu, sur le terrain du drame lyrique, et ne parle pas de la symphonie pure, qui compte là des représentants de grande valeur.) Seul, M. Humperdinck, avec sa délicieuse féerie enfantine Hänsel et Gretel, très inspirée musicalement des Maîtres Chanteurs, et, par suite, très allemande, a conquis sa place au soleil. Celui-là demeure fidèle