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MUSIQUES D’HIER ET DE DEMAIN

nérale de la Tétralogie qui, dans le prologue, l’Or du Rhin, est exposée avec les thèmes musicaux essentiels.

Il est à remarquer, tout d’abord, que ces thèmes qui serviront avec tant de variété au développement symphonique de l’œuvre, soit en se transformant, soit en se combinant les uns avec les autres, ont entre eux une parenté très étroite et très significative. Ils semblent dériver, pour la plupart, de la mélodie de la Nature par laquelle commence l’Or du Rhin et qui, logiquement, arpège les seules notes de l’accord parfait majeur, résonnances naturelles du corps sonore. C’est de ce thème primitif que naîtra, par une sorte d’inversion, le motif du Crépuscule des Dieux, c’est cette fanfare arpégée, qui rythmera si différemment les thèmes de l’Épée, des Valkyries, de l’Incantation de la Foudre, de la Prédiction d’Erda et tant d’autres, c’est cette mélodie génératrice fournie par la nature elle-même, je tiens à le répéter, qui, sous les aspects les plus divers et les plus imprévus, formera la trame instrumentale de l’Anneau du Nihelung.

Au fond du Rhin légendaire, l’Or vierge dormait, gardé par les Ondines. Le Nibelung Alberich a surpris le secret attaché au trésor : Quiconque possédera l’Or et en forgera l’Anneau