Il frappait la porte à coups de poings, à coups de pieds, et, avant que nous eussions le temps de l’arrêter :
— Elle est solide. Il ne passera pas toujours par là… Mais les barreaux ? Savez-vous, docteur, si les barreaux sont bien solides ?… Laissez-moi entrer, je voudrais vérifier les barreaux. Ce serait trop terrible, s’il s’enfuyait…
Il regardait Duprat avec angoisse. Celui-ci le calma d’une tape dans le dos, à ma grande surprise :
— Je reste avec monsieur… Tu sais que j’ai un revolver dans ma poche. Si je vois quelque chose de louche, paf ! Va te reposer.
Le fou eut l’air convaincu et partit.
— Vous ne craignez pas de tromper ainsi vos malades ?
— Je ne le trompe pas. Tout à l’heure, on donnera un bain à Thibaut, et, pendant son absence, je tranquilliserai ce pauvre Arpin en lui faisant tâter les barreaux.
Et Duprat me décrivit le cas d’Arpin :
— Un autre maniaque politique. Le contraire de Thibaut, ou à peu près. Mein Kampf ne l’a peut-être pas rendu fou, mais sa folie s’est cristallisée là-dessus. Les démocraties,