Page:Brunetière - Cinq lettres sur Ernest Renan, 1904.djvu/104

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ce qui, dans toutes les langues, en a été jusqu’à vous le contraire ! Proclamez d’ailleurs « qu’entre les fils des hommes il n’en est pas né de plus grand que Jésus ». Admirez enfin, dans le christianisme, le fait le plus considérable de L’histoire du monde, et devenez-en l’éloquent, le savant, le « sympathique » historien ! Votre Vie de Jésus ne s’en ramène pas moins à ces deux assertions : « Dieu n’est qu’un mot, et Jésus n’est qu’un homme ! »

Nous comprenons alors la fortune que le livre a faite, et nous en voyons la liaison avec tout ce qui s’appelle du nom de « Libre Pensée ».

Il contient bien d’autres choses ! qui ne peuvent, aujourd’hui comme en 1863, que flatter les passions de nos plus fougueux et déterminés révolutionnaires. « Aucune révolution ne s’accomplit sans un peu de rudesse. Si Luther et les acteurs de la Révolution française eussent observé les lois de la politesse, la Réforme et la Révolution ne se seraient point faites. » Et ailleurs : « Il y a des personnes qui regrettent que la Révolution française soit sortie plus d’une fois des principes, — ceci est assez mal écrit, — et qu’elle n’ait point été faite par des hommes sages et modérés.