Car, — c’est un point qu’il convient d’indiquer sans y insister, — d’autres romanciers, à son exemple et sur sa trace, comprenant ce qu’il y avait de ressources pour le roman dans la peinture des mœurs provinciales, ont bien pu réussir à nous rendre une image, celui-ci de sa Bretagne et celui-là de sa Provence, un autre de ses Flandres, et un autre encore de son Languedoc ou de son Quercy natal ! Mais Balzac, lui, c’est la Bretagne et la Normandie, c’est Alençon et c’est Angoulême, c’est Grenoble et c’est Besançon, c’est Nemours et c’est Issoudun, c’est la Touraine et c’est la Champagne ! De 1830 à 1850, la « vie de province » en France, n’a pas eu de peintre plus universel ; et, dira-t-on peut-être là-dessus que la ressemblance des portraits qu’il nous a donnés est quelquefois discutable ? Ce n’est pas mon avis ! Mais quand on s’attarderait à discuter cette ressemblance, quand nos provinces ou nos villes refuseraient de se reconnaître dans son Eugénie Grandet et dans son Ursule Mirouet, dans sa Pierrette et dans sa Rabouilleuse, dans sa Béatrix et dans son Curé de Tours, il resterait encore que tous ces portraits diffèrent les uns des