« documents » de premier ordre que les deux ou trois biographies militaires d’un Ménage de Garçon, et pour dire tout ce que j’en pense, je doute si les archives du Ministère de la guerre, dans leurs dossiers, en contiennent de plus authentiques, et de plus intéressantes. Des biographies civiles, non moins intéressantes, et qui complètent le tableau de l’époque, sont celles du munitionnaire du Bousquier, dans la Vieille Fille, ou encore, dans Illusions perdues, celle du baron Sixte du Châtelet.
Même valeur historique encore dans l’avant-dernier des grands romans de Balzac : c’est la Cousine Bette [1846] ; et, sous ce rapport, je ne sache rien de plus instructif que la confrontation du personnage de Crevel avec celui de César Birotteau. La vanité de Birotteau se contenait encore dans les bornes de sa profession ; on peut même dire qu’elle s’y complaisait ; il était heureux d’être quelqu’un « dans la parfumerie » ; et quoique, naturellement, ce parfumeur arrivé n’eût pas de lui-même une médiocre idée, cependant il s’inclinait encore, il s’inclinait même avec une sorte de fierté, devant les « supériorités sociales », et, jusque dans la