Page:Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/179

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fait-il, en effet, que nous ayons répugné si longtemps à faire à la maladie, dans l’art, en général, et, en particulier, dans le roman, la place que nous savons bien qu’elle tient, et que nous lui faisons dans l’histoire ? Balzac la lui a conquise ! et si l’on veut qu’il ait abusé plus d’une fois de sa science médicale, ou plutôt du droit de faire le docteur dans une matière qu’il ne connaissait souvent que de la veille, je le veux bien aussi, mais ce n’en est pas moins un trait de ressemblance de plus de son œuvre avec la vie, et sans doute un de ceux qui en accusent le plus nettement le caractère « naturaliste ».

Ce n’est pas seulement qu’une part de réalité, — qui n’entrait point jusqu’alors dans la définition du roman, — s’y trouve ainsi désormais enclose. Mais, des descriptions ou, pour mieux dire, des monographies de ce genre, caractérisent elles-mêmes un changement total d’attitude du peintre à l’égard de son modèle. Nous nous dégageons enfin du romantisme, et même, en un certain sens, du classicisme. Le peintre a fait désormais abdication de ses goûts, et, par principe, — de dessein principal et formé, — il