Page:Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/180

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ne s’applique ni à représenter « ce qu’il aime » ni ce qu’il croit pouvoir « embellir » ; mais il reproduit uniquement « ce qui est », et « parce que cela est ». Le savant, le zoologiste, Geoffroy Saint-Hilaire, Blainville, ou Cuvier font-ils un choix parmi les animaux ? S’appliquent-ils à l’étude ou à l’anatomie des uns en négligeant ou en dédaignant celle des autres ? S’intéressent-ils à ceux-ci en raison de leur beauté, et à ceux-là en raison de l’utilité dont ils peuvent être à l’homme ? C’était encore le point de vue de Buffon, et c’était ce qui lui permettait d’écrire la phrase : « La plus noble conquête que l’homme ait jamais faite, est celle de ce fier animal… » Mais il ne s'agit plus maintenant d’utilité ni de conquête ! Il faut prendre les choses telles qu’elles nous sont données. Comprenons-les, si nous le pouvons, et tâchons de percer le mystère dont elles s’enveloppent ! Rendons-nous compte, nous le devons, des rapports qu’elles soutiennent toutes entre elles, et sans quelque intelligence desquels nous ne saurions elles-mêmes les entendre. Étudions-les, sans parti pris, ni secrète intention, sans pré-