Page:Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/189

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transcrive : « Il a paru un livre, très bien pour certaines âmes, souvent mal écrit, faible, lâche, diffus, que tout le monde a proscrit, mais que j’ai lu courageusement, et où il y a de belles choses. C’est Volupté, par Sainte-Beuve. Qui n’a pas eu sa madame de Couaën est indigne de vivre. Il y a dans cette amitié dangereuse d’une femme mariée près de laquelle l’âme rampe, s’élève, s’abaisse, indécise, ne se résolvant jamais à de l’audace, désirant la faute, ne la commettant pas, toutes les délices du premier âge. » Et un peu plus loin, il indique, en même temps que l’un des défauts du livre, le motif qu’il aura, lui, Balzac, de le refaire. « C’est un livre puritain. Madame de Couaën n’est pas assez femme, et le danger n’existe pas ! » [Lettres à l’Étrangère, 1833, No LXIX.] Balzac s’est proposé de mettre un peu plus de sensualité dans le roman de Sainte-Beuve.

On a essayé aussi de nous le montrer subissant l’influence d’Eugène Suë ; mais au contraire, — et précisément après 1840, — si le mystificateur de Plik et Plok, de La Vigie de Coatven, et d’Attar-Gull, est devenu auteur des Mystères de Paris et du Juif-Errant, ce