Page:Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/197

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qui avait souverainement agi, je veux dire la détermination de la formule définitive d’un genre par les maîtres de ce genre : la comédie de Molière au XVIIe siècle, et, au XIXe siècle, le roman de Balzac.

Je n’ignore pas, j’ai même des raisons personnelles de ne pas ignorer la résistance que la critique, — ou les critiques, — et les historiens de la littérature opposent à la doctrine de l’évolution des genres. Et je conviens d’ailleurs que, pour autoriser cette résistance, s’ils n’invoquent en général que de pauvres raisons, cependant ils ne manqueraient pas d’arguments spécieux. Ils les trouveront peut-être un jour ! Mais on en a opposé de plus spécieux encore au « Darwinisme », et, quelques modifications profondes que les progrès des sciences biologiques aient apportées depuis quarante-cinq ans aux doctrines de Darwin, ni ces progrès ni ces arguments n’ont pu faire que les expressions, devenues classiques, de « sélection naturelle » et de « concurrence vitale »