Une « société complète », avec tous ses organes, ou, ainsi qu’il dit lui-même « avec sa généalogie et ses familles… ses nobles, ses bourgeois, ses artisans et ses paysans, ses politiques et ses dandys », et on pourrait ajouter : ses magistrats et ses diplomates, ses gens de lettres et ses hommes d’affaires, ses avoués, ses médecins, ses commerçants, ses militaires, c’est effectivement ce qui ne s’était point vu dans le roman, avant Balzac, et depuis lui, nous pouvons le noter dès à présent, c’est ce qui ne s’est point revu. Les héros de Balzac ne vivent, pour ainsi parler, qu’en « fonction » les uns des autres, d’une vie qu’on peut appeler « sociale » par excellence, et dont les accidents ne dépendent, pour ainsi dire, pas d’eux, mais des circonstances, et par conséquent des influences qui les façonnent.
« Il n’y a qu’un animal, écrivait-il dans l’Avant-propos de la Comédie humaine. Le créateur ne s’est servi que d’un seul et même patron pour tous les êtres organisés. L’animal est un principe qui