Page:Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/254

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celle de la société de son temps, si, dans la peinture qu’il nous en a laissée, la représentation du vice y est, si je puis ainsi dire, plus copieuse que celle de la vertu.

A-t-il d’ailleurs passé la mesure dans cette représentation du vice ? Et, — ce qui serait encore une manière d’être « immoral », — a-t-il insisté, dans ses romans, avec une complaisance de mauvais goût, sur de certains détails qu’il est convenu qu’on ne doit qu’indiquer ? C’est ce que Taine semble dire quelque part : « La vie animale surabondait en lui, nous dit-il. On l’a trop vu dans ses romans. Il y hasarde maint détail d’histoire secrète, non pas avec le sang-froid d’un physiologiste, mais avec les yeux allumés d’un gourmet et d’un gourmand qui, par une porte entre-bâillée, savoure des yeux quelque lippée franche et friande. » [Nouveaux Essais de critique et d’histoire, 3e édition, 1880, p. 61.] C’est beaucoup dire, et ces détails « d’histoire secrète », où « s’allument les yeux » de Balzac, on voudrait, afin d’en pouvoir juger, que Taine, sans les reproduire, en eût du moins indiqué le lieu. S’il y en a quelques-uns dans les Contes dro-