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Page:Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/255

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latiques, j’en connais de « cyniques » dans la Comédie humaine, mais bien peu que l’on puisse qualifier de « libertins » ; et tout est dans cette nuance. De telle sorte que « l’immoralité » de Balzac, à vrai dire, n’est qu’une forme de sa « grossièreté » ou de sa « vulgarité », Puissent les Balzaciens ne pas trop se récrier sur ces mots, et comprendre qu’il se pourrait que ce fussent encore là deux des conditions sans lesquelles on ne saurait pleinement et complètement « représenter » la vie !

Évidemment, il est facile de n’être ni « grossier », ni « vulgaire », quand on ne met en scène, au théâtre ou dans le roman, que des personnes « très distinguées », qui n’échangent entre elles, dans des mobiliers très somptueux ou dans des paysages très aristocratiques, que des propos très galants ou très nobles. On n’y réussit pas toujours ! Et même il est arrivé à Balzac d’y échouer, précisément quand il lui eût surtout importé d’y réussir, et qu’il n’y a d’ailleurs épargné ni les subtilités de son ana-