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Page:Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/261

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satire, d’autant plus âpre qu’elle est souvent inconsciente. Voyez, dans la vieille Fille, le personnage du chevalier de Valois, ou, dans Illusions perdues, le tableau de la « haute société » d’Angoulême, sous la Restauration. Voyez aussi tous les Chaulieu dans les Mémoires de deux Jeunes Mariées. Mais les romans, de Balzac sont « démocratiques », par la rencontre et le mélange qu’on y voit de toutes les conditions sociales, y compris celles qu’avant Balzac on ne mettait en scène que pour en faire un objet de risée. Ils sont « démocratiques », par et pour les moyens qu’on y emploie de parvenir, et qui n’ont rien ou presque rien de commun avec ceux dont on use, par exemple, dans les Mémoires de Saint-Simon. Ils sont « démocratiques », par la nature des sentiments qu’y éprouvent les personnages, et aux meilleurs desquels il est rare qu’un peu de cette envie ne se mêle point qui, bien plus encore que la « vertu », quoi qu’en ait dit Montesquieu, est le principe des démocraties. Ils sont « démocratiques », par la défiance qu’on y témoigne de l’ « individualisme », qui est, au contraire, lui, le principe