Page:Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/311

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qu’il sentait ou qu’il savait faible ; et, aux reproches de ce genre, il répondait par Louis Lambert et par Séraphita. Mais l’esprit de mysticisme n’est ni l’esprit de distinction, ni l’esprit de délicatesse, et, s’il est peut-être « aristocratique », ce n’est pas dans le sens ordinaire du mot. L’exception en tout est toujours « une » distinction, elle n’est pas « la » distinction ; et on peut être exceptionnel, ou unique en son genre, comme Balzac précisément, sans en être moins « vulgaire » ou plus « distingué ». Aussi ne sont-ce pas seulement les plaisanteries de Balzac qui sont lourdes, ce sont aussi ses madrigaux ; et c’est encore le galimatias qu’il nous donne, — dans ses Mémoires de deux jeunes Mariées, par exemple, — sous la plume de madame de Macumer, pour l’hymne de l’amour triomphant. Les parties sentimentales sont faibles, très faibles, dans la Comédie humaine, — comme elles le sont dans Molière, mais Molière n’était qu’un auteur comique ! — et, de toutes les passions humaines, celles que ce grand peintre des passions a sans doute le moins bien « représentées », ce sont les passions de l’amour.