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Page:Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/35

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S’il plaît donc à l’art de ne s’attacher, pour le représenter, qu’à ce que ces habitudes ont de plus général ou de plus universel, et s’il lui convient ainsi de réaliser « le type », par l’élimination de la différence, il le peut, c’est assurément son droit : le droit de la sculpture grecque, de la peinture italienne, et du théâtre français classique ! Mais il a le droit aussi de ne s’attacher qu’à ces différences ; et on ne voit vraiment pas pourquoi la notation en serait réputée moins esthétique que l’élimination ? Cela dépendra du genre que l’on traitera, d’abord, et de la manière dont on s’y prendra. Ou, en d’autres termes : l’art a un droit de représentation sur la vie tout entière, et la vie, c’est la vie dans sa beauté, dans sa grandeur, dans son intensité, mais aussi, — et pourquoi non ? — dans sa complexité, dans sa diversité, dans sa vulgarité ! Et si ces détails vulgaires sont justement ceux qui peuvent, et qui peuvent seuls, en caractérisant la figure du passé, la ranimer, ils ne sont donc point si « vulgaires » qu’on les avait crus ; le mot même de « vulgarité » devra prendre un sens qu’il n’avait point, il devien-