nos instincts de férocité. Le mélodrame de Guilbert de Pixerécourt et le roman de Ducray-Duminil n’ont donc, à cet égard, apporté rien de nouveau ; et il faut chercher ailleurs la raison de leur succès.
Je la trouve dans le caractère de l’intrigue, prodigieusement naïve et en même temps extrêmement compliquée ; je la vois encore dans la part que le dramaturge ou le romancier, pour peu qu’ils ne soient pas trop inexpérimentés en leur art, ont toujours soin d’y faire à l’intervention du hasard ou de la fortune ; et je la vois enfin dans la sincérité communicative de l’émotion que l’auteur éprouve lui-même en présence de son œuvre. La question qui se pose est de savoir ce que la critique doit penser de la légitimité de ces moyens.
… Si vis me flere dolendum est
Primum ipsi tibi…
c’est une opinion d’Horace, et Boileau l’a prise à son compte en ce vers :
Pour me tirer des pleurs il faut que vous pleuriez.
mais il n’y a rien de plus contraire à la pra-