Page:Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/67

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littéraire, les renseignements les plus précieux ? Il y a là, par exemple, un certain Jules Sandeau, que l’on nous apprenait à respecter dans ma jeunesse, et qui semble avoir joué, comme ami, dans la vie de Balzac, un rôle non moins piteux que, comme amant, dans celle de madame Sand. On y trouve encore, sur madame Sand, précisément, sur Alexandre Dumas, sur Eugène Suë, sur Victor Hugo, de curieux jugements, et la vraie opinion de Balzac sur ses émules de popularité. Il dit notamment de madame Sand, au lendemain d’une visite à Nohant : « Elle sait et dit d’elle-même ce que j’en pense, sans que je le lui aie dit : qu’elle n’a ni la force de conception, ni le don de construire des plans, ni la faculté d’arriver au vrai, ni l’art du pathétique, mais que sans savoir la langue française, elle a le style, et elle dit vrai. » [Lettres à l’Étrangère, 1838, no CXXXV.] Et, naturellement, tout ce que n’a pas madame Sand, — avec, en plus, la connaissance de la langue française, — on entend bien que c’est ce qu’il croit avoir lui-même. Ce sont aussi les qualités qu’il croit essentielles au roman, et, pour le moment, nous n’en voulons pas