Page:Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/69

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genre d’intérêt de nous montrer Balzac aux prises avec un sentiment dont la nature est aussi difficile à déterminer que l’influence en serait impossible à nier sur toute une direction de son œuvre.

C’est le plus fervent des Balzaciens — puisqu’il y a des Balzaciens comme il y a des Moliéristes, — M. le vicomte de Spoelberch de Lovenjoul, qui nous a vraiment révélé dans un Roman d’amour [Paris, 1893, Calmann-Lévy], et depuis, par la publication des Lettres à l’Étrangère [Paris, 1899, Calmann-Lévy], la personne d’Éveline Rzewuska, comtesse Hanska, qui devait porter un jour le nom de madame de Balzac.

Elle n’est pas très intéressante, et on a quelque peine à comprendre d’abord la grande passion dont il semble que Balzac se soit épris pour elle. Il est vrai que cette passion n’était pas très absorbante, si l’on fait attention qu’après deux rencontres à Genève et à Neuchâtel, ils ne se virent qu’une seule fois, à Vienne, de 1834 à 1842, — qui font huit ans de temps, — et, après la mort du comte Hanski, trois ou quatre fois seulement, de 1842 à 1848, je serais