Page:Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/77

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parmi ses contemporains, de la façon qu’on l’est en son temps, sur les boulevards, dans les journaux, chez les libraires, et notamment par l’étalage du luxe que ses romans lui auront valu. Car, sa philosophie de l’art, à cet égard, est bien simple : le génie crée la fortune, et la fortune prouve le génie. Citons, à ce sujet, ce passage d’une lettre de 1836 :

« Je suis allé trouver un spéculateur nommé Bohain, qui a fait la première Europe littéraire, et à qui j’avais rendu quelques services fort désintéressés. Il a aussitôt convoqué l’homme qui a tiré Chateaubriand de peine, et un capitaliste qui depuis peu de temps fait de la librairie. Et voici le traité qui est sorti de nos quatre têtes.

1oOn m’a donné cinquante mille francs pour éteindre mes dettes urgentes ;

2oOn m’assure pendant la première année, quinze cents francs par mois. La deuxième je puis avoir trois mille francs par mois, et la quatrième quatre mille, jusqu’à la quinzième année, si je donne un nombre déterminé de volumes. Il n’y a entre nous ni auteurs, ni libraires, mais des sociétaires. J’apporte l’ex-