Page:Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/92

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vidualisant, à l’individu en le typisant. J’aurai donné de la pensée au fragment ; j’aurai donné à la pensée la vie de l’individu.

» Puis, après les effets et les causes, viennent les Études analytiques, dont fait partie la Physiologie du mariage, car, après les effets et les causes doivent se rechercher les principes. Les mœurs sont le spectacle ; les causes sont les coulisses et les machines. Les principes, c’est l’auteur ; mais à mesure que l’œuvre gagne en spirale les hauteurs de la pensée, elle se resserre et se condense. S’il faut vingt-quatre volumes pour les Études de mœurs, il n’en faudra que quinze pour les Études philosophiques ; il n’en faut que neuf pour les Études analytiques. Ainsi, l’homme, la société, l’humanité seront décrits, jugés, analysés sans répétitions, et dans une œuvre qui sera comme les Mille et une Nuits de l’Occident.

» Quand tout sera fini, ma Madeleine grattée, mon fronton sculpté, mes planches débarrassées, mes derniers coups de peigne donnés, j’aurai eu raison ou j’aurai eu tort. Mais après avoir fait la poésie, la démonstration de tout un système, j’en ferai la science dans l’Essai sur les forces humaines. Et sur les bases de ce