Page:Brunetière - Questions de critique, 1897.djvu/231

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II S’il ne s’agissait que de noter les défauts de ce genre de littérature, il n’y aurait rien de plus facile. Elle a d’abord quelque chose d’incivil; et par là je veux dire qui ne va pas seulement conlre Tobjet de la littérature, mais contre celui même de la société. « Les hommes sont faits pour vivre ensemble, a dit un bon auteur, et pour former des corps et des sociétés civiles. » J’ajouterais volontiers que c’est même le seul moyen qu’ils aient de se consoler du mal de vivre, et que, pour soulager leur misère, il leur faut la mettre en commun. « Mais il faut re- marquer, continue Malebranche, que tous les particu- liers qui composent les sociétés ne veulent point que l’on les regarde comme la dernière partie du corps duquel ils sont. Ainsi, ceux qui se louent se mettant au-dessus des autres, les regardant comme les dernières parties de leur société, et se considérant