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cip. de Saint-Geniès, an II, Ib., p. 60, signé Chabot). « Les maîtres d’école, dans les villages où il y en a (car il s’en trouve dans peu), apprennent à lire en français et en latin ; mais, en général, ils ont tous la manie de commencer par cette dernière langue ; de sorte que l’éducation se réduit presque, dans nos campagnes, à rendre les élèves capables de pouvoir, les jours de fête et dimanches, aider leurs pasteurs à chanter les louanges de Dieu dans une langue qu’ils n’entendent pas » (Lot-et-Gar., Des Am. de la Ction d’Agen, Lett. à Grég., p. 119).

Le résultat, c’est que trop souvent, filles et garçons, s’en allaient aux travaux de l’atelier, de la campagne ou de la maison avant d’avoir seulement commencé la lecture en français. On pouvait généraliser ce qui est dit du Poitou : La majeure partie (des gens de la campagne) ne sait pas lire[1], j’ajouterai seulement : ou ne lisait qu’avec difficulté. La lecture demeurait un exercice, au lieu d’être un plaisir. Dans ces conditions, elle ne pouvait servir beaucoup à répandre la langue.





  1. Lett. à Grég., p. 278, n° 36.