Page:Buffault - Étude sur la côte et les dunes du Médoc.djvu/203

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À légard de l’eau de pluie, ce terrain se comporte d’une façon analogue. Il ne se’ laisse pas péni>lrer de suite et ne filtre pas immédiatement, comme on se l’imagine d’ordinaire. Nous avons constaté dans la lède de Contaut qu’après des pluies abondantes ayant duré jusqu’à quarante huit heures, le sable n’était mouillé qu’à la surface sur une épaisseur de 0m10 à peine. Ce fait explique comment, avant le boisement des dunes, l’eau s’accumulait dans les lèdes et bas-fonds au Leu de filtrer dans le sol . Cependant son état de division lui donne en définitive une perméabilité supérieure à celle des terres ; aussi les engrais, scis minéraux solubles, sont-ils entrainés complètement, au bout de peu de temps, sans avoir produit tout leur effet utile.

Mais, une fois saturé d’eau, le sable la perd difficilement, à cause de la ténuité de ses grains et des résistances moléculaires dont ils sont le siège.

Les sables ne sont d’ailleurs jamais absolument secs, même dans leur partie supérieure, « Quelque mobiles que soient les sables, écrit M. de Vasselot de Régné (Notice sur les dunes delà Coahre), quelle que soit la température de la surface, en y introduisant la main à une légère profondeur, on rencontre toujours une humidité très sensible, et cette humidité augmente de densité en raison de l’altitude ; par suite, le sommet de ces montagnes est plus lié, plus com- pacte que les sables de leurs bases. » Il ajoute que la présence de cette humidité tient à deux causes ; la condensation par rosées et gelées de la vapeur d’eau de l’air ; la capillarité qui amène dans la masse sableuse les eaux du sol souterraines ou superficielles (nappes d’eau, marais, étangs littoraux), dans lesquelles les dunes trempent par leur base.

Aujourd’hui, l’eau ne se trouve guère dans les sables qu’à une profondeur de 2°, 2’°50 pour les plus basses lède.-i. Pour les dunes, la profondeur de cette nappe aquifère s’augmente énormément et plus ou moins suivant la hauteur des dunes. Elle n’est pas horizontale, mais suit à peu près un plan incliné qui va du niveau des marais et étangs littoraux (moyenne de 15 mètres d’altitude) au niveau de la mer.

De l’étude du sol des dunes, nous déduirons donc, avec M. F. Vassilière, ses caractéristiques au point de vue cultural :

« 1° Insuffisance notoire des trois éléments minéraux les plus indispensables : acide phosphorique, potasse et chaux ;

» 2° Insuffisance non moins marquée d’azote partout où la matière organique fait défaut…

» 3° Importance du rôle que doivent prendre dans l’enrichissement du sol en matières minérales et même en azote les aiguilles de pin. » (Les dunes girondines, p, 16).


Différences locales. — Si de l’examen général du sable des dunes, l’on passe à la visite spéciale du terrain des diverses régions du littoral médocain, on ne constatera que des différences peu profondes.