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Son bois a, paraît-il, l’avantage de fournir des échalas d’une durée au moins de 3 ans, inférieure à celle des piquets d’acacia, mais supérieure à celle des carrassons de pins, tous étant injectés au sulfate de cuivre. Sa naturalisation dans les sables permettrait alors de l’y propager et d’en tirer un revenu rémunérateur en l’exploitant en taillis pour la fabrication des échalas. Son rendement serait bien supérieur à celui du pin à cause de sa croissance plus rapide et de sa faculté de rejeter de souche, la première étant d’ailleurs la conséquence de la seconde. Des expériences sont entreprises à ce sujet prés de Soulac.

Champignons. — Nous verrons, en étudiant le pin maritime, quels sont les cryptogames parasites végétant dans les dunes. Disons seulement ici qu’on y rencontre trois principales espèces de champignons comestibles, toutes des agarics : l’agaric élevé ou cocherelle (a. procerus) qui se montre surtout à Soulac, l’agaric délicieux (a. deliciosus), catalan dans la localité, à suc rouge, à cassure rouge verdissant ensuite, et le vidau, autre agaric spécial aux sables, qu’à notre connaissance les flores mycétologiques ne signalent pas et qui paraît être une russule (sous-genre des agarics). La fausse-oronge (a. muscarius) se trouve aussi dans les dunes.



Répartition de la flore

Ainsi que cela a été sommairement indiqué tout à l’heure, beaucoup de plantes des dunes ont chacune leur aire d’habitation propre, et leur répartition sur l’étendue des sables mérite d’être relevée.

Il faut d’abord remarquer la différence entre la flore des dunes de Soulac et celles du reste de la région ; certaines espèces sont spéciales à la première : l’œillet de France, la bugrane jaune, la stramoine, l’aubépine, le cornouiller, l’alaterne, le troène, le peuplier noir, l’ormeau ; d’autres, comme le daphné, le robinier, lui sont presque exclusives, au moins en bon état de végétation. La raison en est que le sol de Soulac est meilleur et bien moins aride que celui des autres dunes. Seul il offre à certaines plantes habituées à un terrain relativement riche et frais, canne la bugrane, le troène, l’ormeau, un terrain sinon très favorable, du moins suffisant. D’autre part, certaines essences d’arbres, le robinier notamment, ont été intro-