Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome I, partie 1.pdf/74

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Rappelons maintenant le mouvement de toutes ces parties constituantes de notre système solaire. 1o Le soleil et toutes les planètes, grandes ou petites, décrivent autour d’un axe passant par leurs pôles un mouvement de rotation dirigé de droite à gauche pour un observateur qui serait placé dans le plan de leur équateur, la tête tournée du côté de l’hémisphère nord, c’est-à-dire d’occident en orient. On sait que la terre fait un tour complet sur son axe en 24 heures ; quoique nous n’en ayons aucune conscience, ce mouvement est d’une effrayante rapidité ; au niveau de Paris : il est de 305 mètres par seconde ou, si l’on veut de 1 098 kilomètres par heure et 25 352 kilomètres par 24 heures. Helmoltz a calculé que si le mouvement de rotation de la terre cessait brusquement, sa transformation nécessaire en chaleur suffirait pour déterminer la combustion complète de 15 sphères de houille ayant chacune les dimensions de notre globe. 2o Chaque planète parcourt, en outre, autour du soleil, dans un temps variable de l’une à l’autre, mais fixe pour chacune d’entre elles une orbite elliptique d’une immense étendue dont le soleil occupe un des foyers. Ce deuxième mouvement a reçu le nom de mouvement de translation. Sa rapidité est excessive. En 365 jours et environ 6 heures, la terre parcourt une ellipse qui mesure 930 millions de kilomètres, ce qui représente une vitesse de 29 450 mètres par seconde, 75 fois la vitesse d’un boulet de canon. Neptune, dont le volume représente 84 fois celui de la terre, parcourt en près de 165 ans une orbite qui a près de 7 milliards de lieues. Les orbites des grandes planètes, étant concentriques, sont d’autant plus grandes que la planète est plus éloignée du soleil. Quant aux orbites des petites planètes, elles sont toutes comprises entre celle de Mars et celle de Jupiter. Chacune de ces orbites est disposée dans un plan qui passe par le centre du soleil et par celui de la planète ; toutes ne sont pas dans le même plan, elles sont plus ou moins obliques par rapport à l’axe du soleil, mais toutes disposées dans une zone d’une épaisseur relativement peu considérable. 3o Les satellites décrivent autour des planètes dont elles dépendent des orbites analogues, comprises dans le plan des orbites de leurs planètes respectives. 4o Les comètes décrivent entre tous ces globes des ellipses immenses dont le soleil occupe l’un des foyers et qui varient pour chacune d’étendue et de direction. 5o Quant aux innombrables météorites ou corpuscules plus petits qui voyagent parmi les grands astres du monde solaire, leur obscurité et leur faible dimension ne nous permettent pas de suivre leur marche ; nous n’en avons connaissance que quand ils s’approchent assez près de notre globe pour en rencontrer l’atmosphère ou pour être attirés par sa masse. Leur mouvement est si rapide que quand ils se heurtent contre notre atmosphère ils s’enflamment et deviennent visibles pendant un certain temps sous le nom d’étoiles filantes. Quand ils se rapprochent assez de la terre pour entrer dans la limite de son attraction, ils tombent sur notre sol et nous apportent, sous les noms de bolides et d’aérolithes, le témoignage de l’exis-