Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome IV, Partie 2.djvu/179

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hominum hærere, usquedùm ad annum ætatis decimum-quartum vel decimum-quintum aut sextum pervenerint, eademque animalcula tùm demùm vitâ donari, vel in justam staturam excrevisse, illoque temporis articulo generandi maturitatem adesse ? sed hæc lampada aliis trado. » Je ne crois pas qu’il soit nécessaire de faire de plus grandes réflexions sur ce que dit ici Leeuwenhoek ; il a vu dans la semence du loir des animaux spermatiques sans queues et ronds : « In semet convoluta, » dit-il, parce qu’il supposait toujours qu’ils devaient avoir des queues ; et à l’égard de la génération de ces prétendus animaux, on voit que bien loin d’être certain, comme il le dit ailleurs, que ces animaux se propagent par la génération, il paraît ici convaincu du contraire. Mais lorsqu’il eut observé la génération des pucerons, et qu’il se fut assuré (voyez t. II, p. 419 et suiv., et t. III, p. 271) qu’ils engendrent d’eux-mêmes et sans accouplement, il saisit cette idée pour expliquer la génération des animaux spermatiques : « Quemadmodum, dit-il, animalcula hæc quæ pediculorum anteà nomine designavimus (les pucerons) dùm adhuc in utero materno latent, jam prædita sunt materiâ seminali ex quâ ejusdem generis proditura sunt animalcula, pari ratione cogitare licet animalcula in seminibus masculinis ex animalium testiculis non migrare, seu ejici, quin post se relinquant minuta animalcula, aut saltem materiam seminalem ex quâ iterùm alia ejusdem generis animalcula proventura sunt, idque absque coïtu, eâdem ratione quâ supradicta animalcula generari observavimus. » Ceci est, comme l’on voit, une nouvelle supposition qui ne satisfait pas plus que les précédentes ; car on n’entend pas mieux par cette comparaison de la génération de ces animalcules avec celle du puceron, comment ils ne se trouvent dans la liqueur séminale de l’homme que lorsqu’il est parvenu à l’âge de quatorze ou quinze ans ; on n’en sait pas plus d’où ils viennent, on n’en conçoit pas mieux comment ils se renouvellent tous les ans dans les poissons, etc. ; et il me paraît que quelques efforts que Leeuwenhoek ait faits pour établir la génération de ces prétendus animaux spermatiques sur quelque chose de probable, cette matière est demeurée dans une entière obscurité, et y serait peut-être demeurée perpétuellement, si les expériences précédentes ne nous avaient appris que ces animaux spermatiques ne sont pas des animaux, mais des parties organiques mouvantes qui sont contenues dans la nourriture que l’animal prend et qui se trouvent en grande abondance dans la liqueur séminale, qui est l’extrait le plus pur et le plus organique de cette nourriture.

Leeuwenhoek avoue en quelques endroits qu’il n’a pas toujours trouvé des animaux dans les liqueurs séminales des mâles ; par exemple, dans celle du coq, qu’il a observée très souvent, il n’a vu des animaux spermatiques en forme d’anguilles qu’une seule fois ; et plusieurs années après il ne les vit plus sous la figure d’une anguille (voyez t. III, p. 370), mais avec une grosse tête et une queue que son dessinateur ne pouvait pas voir. Il dit aussi