Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome IV, Partie 2.djvu/296

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travail ordinaire. On la crut longtemps grosse de deux enfants, ou d’un enfant et d’une môle. Cet événement fit tant de bruit dans le pays que M. de la Motte, père de l’enfant, écrivit la présente relation pour la conserver.

III. — Observation sur une naissance très précoce.

J’ai dit qu’on a vu des enfants nés à la septième et même à la sixième révolution, c’est-à-dire à cinq ou six mois, qui n’ont pas laissé de vivre ; cela est très vrai, du moins pour six mois, j’en ai eu récemment un exemple sous mes yeux : par des circonstances particulières j’ai été assuré qu’un accouchement arrivé six mois onze jours après la conception, ayant produit une petite fille très délicate, qu’on a élevée avec des soins et des précautions extraordinaires, cet enfant n’a pas laissé de vivre et vit encore âgé de onze ans ; mais le développement de son corps et de son esprit a été également retardé par la faiblesse de sa nature : cet enfant est encore d’une très petite taille, a peu d’esprit et de vivacité ; cependant sa santé, quoique faible, est assez bonne.