ments de terre ou par d’autres causes accidentelles, mais qu’elles sont un effet résultant de l’ordre général de la nature, aussi bien que l’espèce d’organisation qui leur est propre, et la position des matières qui les composent.
Mais comment est-il arrivé que cette terre que nous habitons, que nos ancêtres ont habitée comme nous, qui, de temps immémorial, est un continent sec, ferme, et éloigné des mers, ayant été autrefois un fond de mer, soit actuellement supérieure à toutes les eaux, et en soit si distinctement séparée ? Pourquoi les eaux de la mer n’ont-elles pas resté sur cette terre, puisqu’elles y ont séjourné si long-temps ? Quel accident, quelle cause a pu produire ce changement dans le globe ? Est-il même possible d’en concevoir une assez puissante pour opérer un tel effet ?
Ces questions sont difficiles à résoudre ; mais les faits étant certains, la manière dont ils sont arrivés peut demeurer inconnue sans préjudicier au jugement que nous devons en porter : cependant, si nous voulons y réfléchir, nous trouverons par induction des raisons très plausibles de ces changements[1]. Nous voyons tous les jours la mer gagner du terrain dans de certaines côtes, et en perdre dans d’autres ; nous savons que l’Océan a un mouvement général et continuel d’orient en occident ; nous entendons de loin les efforts terribles que la mer fait contre les basses terres et contre les rochers qui la bornent ; nous connoissons des provinces entières où on est obligé de lui opposer des digues que l’industrie humaine a bien de la peine à soutenir contre la fureur des flots ; nous