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Page:Buffon - Oeuvres completes, 1829, T03.djvu/23

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ART. XVIII. EFFET DES PLUIES.

a de certains endroits où l’on trouve des arbres sous terre, qui ont été coupés, sciés, équarris, et travaillés par les hommes : on y a même trouvé des cognées et des serpes ; et entre Birmingham et Brumley dans la province de Lincoln, il y a des collines élevées de sable fin et léger, que les pluies et les vents emportent et transportent en laissant à sec et à découvert des racines de grands sapins, où l’impression de la cognée paroît encore aussi fraîche que si elle venoit d’être faite. Ces collines se seront sans doute formées, comme les dunes, par des amas de sable que la mer a apportés et accumulés, et sur lesquels ces sapins auront pu croître ; ensuite ils auront été recouverts par d’autres sables qui y auront été amenés, comme les premiers, par des inondations ou par des vents violents. On trouve aussi une grande quantité de ces arbres souterrains dans les terres marécageuses de Hollande, dans la Frise, et auprès de Groningue ; et c’est de là que viennent les tourbes qu’on brûle dans tout le pays.

On trouve dans la terre une infinité d’arbres grands et petits de toute espèce, comme sapins, chênes, bouleaux, hêtres, ifs, aubépins, saules, frênes. Dans les marais de Lincoln, le long de la rivière d’Ouse, et dans la province d’York en Hatfield-chace, ces arbres sont droits et plantés comme on les voit dans une forêt. Les chênes sont fort durs, et on en emploie dans les bâtiments, où ils durent[1] fort long-temps ;

  1. Je doute beaucoup de la vérité de ce fait : tous les arbres qu’on tire de la terre, au moins tous ceux que j’ai vus, soit chênes, soit autres, perdent, en se desséchant, toute la solidité qu’ils paroissent avoir d’abord, et ne doivent jamais être employés dans les bâtiments.