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ART. XVIII. EFFET DES PLUIES.

uns sont, pour ainsi dire, lardés par une mine de fer très pure ; d’autres sont traversés par des veines d’agate très noires.

» On trouve des morceaux de bois dont une partie est convertie en pierre, et l’autre en agate : la partie qui n’est convertie qu’en pierre est tendre, tandis que l’autre a la dureté des pierres précieuses.

» Mais comment certains morceaux, quoique convertis en agate très dure, conservent-ils des caractères d’organisation très sensibles, les cercles concentriques, les insertions, l’extrémité des tuyaux destinés à porter la sève, la distinction de l’écorce, de l’aubier, et du bois ! Si l’on imaginoit que la substance végétale fût entièrement détruite, ils ne devroient représenter qu’une agate sans les caractères d’organisation dont nous parlons ; si, pour conserver cette apparence d’organisation, on vouloit que le bois subsistât, et qu’il n’y eût que les pores qui fussent remplis par le suc pétrifiant, il semble que l’on pourroit extraire de l’agate les parties végétales : cependant je n’ai pu y parvenir en aucune manière. Je pense donc que les morceaux dont il s’agit ne contiennent aucune partie qui ait conservé la nature du bois, et, pour rendre sensible mon idée, je prie qu’on se rappelle que si on distille à la cornue un morceau de bois, le charbon qui restera après la distillation ne pèsera pas un sixième du poids du morceau de bois : si on brûle le charbon, on n’en obtiendra qu’une très petite quantité de cendre, qui diminuera encore quand on en aura retiré les sels lixiviels.

» Cette petite quantité de cendre étant la partie vraiment fixe, l’analyse chimique dont je viens de tra-