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l’incorrection même, parce que c’est une incorrection qui leur est propre et qui fait dire en les lisant : « Il n’y a qu’un écrivain français qui puisse être incorrect de cette façon-là. »

C’est encore l’habitude de l’anglais qui nous fait généraliser des expressions qui ont si peu la physionomie française que leur emploi en français est comparativement fort limité, telles que : « Inciter à… » pour porter, pousser à, provoquer, fomenter… ; comme encore « manufacture, » mot employé à tout propos, même quand il s’agit de fabriques, de filatures, d’usines…

De cette habitude, devenue un vice, dérivent aussi les désinences impropres, comme munufactureur, plombeur, plâtreur, pour manufacturier, plombier, plâtrier…

Citons encore « Influencer quelqu’un à faire une chose », pour pousser à…

« Clairer », (clear), pour débarrasser, délivrer…

« Contenancer », (countenance), pour appuyer, donner du poids.

« Approprié », (appropriate) pour compétent, conforme.

« Préservation », pour maintien.

« Député, assistant commissaire », pour sous-commissaire.

« Consistant » (consistent) pour conséquent.