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Voilà trop longtemps que nous laissons l’ignorance et la vulgarité nous imposer leur jargon ; voilà trop longtemps que nous laissons toute sorte d’inepties, qui n’ont pas même de forme, se pavaner à nos yeux, que nous laissons nos enfants recevoir des empreintes funestes, presque ineffaçables, et la partie saine, éclairée de la population se contaminer, par la force de l’habitude et par la lecture inévitable des faits-divers et des dépêches, au point de ne plus soupçonner l’étendue du péril qui la menace. Il faut aujourd’hui réagir et réagir sans délai, comme sans miséricorde. Dès maintenant, soyons persuadés que le meilleur préservatif contre l’empoisonnement de notre généreuse langue maternelle, c’est l’étude, c’est un commerce de tous les jours avec les auteurs français, c’est une familiarité de plus en plus intime avec les maîtres, dans tous les genres de styles. Oui, c’est là le premier traitement à suivre et, bientôt, on en aura reconnu toute l’efficacité…


III


Il y a certaines fautes que l’on peut distinguer par catégories, parce qu’elles sont à peu près d’un même ordre, et qu’on les commet invariablement de la même façon, dans les mêmes circonstances.

Telles sont les fautes dans les temps des verbes, dans les modes et dans les prépositions. Ces fautes,